Réflexions à bâtons rompus,
notées deux jours après le week-end de formation
9 avril 2024
Je ne voulais pas être type UN... Mais je ne savais en fait pas ce qu'être UN signifiait. Perfectionniste... Non merci ! Bien consciente que lorsque je suis dans le perfectionnisme je ne suis pas bien, ni heureuse, ni juste, ni bienfaisante pour mon entourage. Aucune envie d’être réduite à "perfectionniste"...
Je ne pensais pas me mettre la barre si haute... Je la trouvais très haute, dans tous les domaines de ma vie... Ployant souvent sous tant d'exigences tous azimuts. Croyant que ces multiples barres hautes étaient le fruit de nos idéaux : conjugal, familial, éducatif, professionnels, spirituels, etc ..., j'ai découvert que cette barre haute en tout est avant tout ma barre haute, très haute, intérieure et personnelle, ma manière d’aborder ma vie et ses nombreuses composantes.
La barre la plus haute de mon espalier de vie m'est tombée sur la tête ce WE. Et d'une ! La barre suivante est déjà un tout petit peu moins haute ! Et tombera peut-être bientôt à son tour. A la grâce de Dieu... En tout cas, elle ne sera peut-être plus mon objectif, maintenant que je sais qu’elle est inatteignable !!!
Je comprends maintenant pourquoi j'ai tant de mal à m'aimer... Et que ce n'est pas essentiellement à cause de mon histoire ni de mon éducation ni autre facteur extérieur à moi... Mais que c'est avant tout lié à mon être profond, c'est à dire paradoxalement à ce qui est le plus beau en moi ! Quelle libération !
Je comprends pourquoi, dans telles et telles circonstances, j'ai pu être si heureuse et pourquoi dans d'autres, je l'étais moins... voire parfois plus du tout. L'ennéagramme est venu projeter une lumière et une clarté profondément bienfaisantes et apaisantes sur mes zones d'ombre et de combat.
Je me sens vivante ! "On est soit parfait, soit vivant" m'a dit un jour une psychologue. Cette phrase m'avait beaucoup parlé, rejoignant mon expérience. Je comprends aujourd'hui pourquoi : le perfectionnisme est le niveau 6 du type 1, donc un niveau déjà bien bas, dans lequel je ne peux pas être heureuse (ni semer la joie autour de moi).
Je sais maintenant que ce ressenti est intrinsèquement lié à mon être profond et lumineux. Qu'il est la souffrance de mon type. Que c'est apaisant et déculpabilisant. Apprendre à gérer pour éviter de tomber, ou plutôt de rester bloquée, enfermée, dans les niveaux bas de mon type.
Je le sais maintenant : ce qui est le plus beau en moi est aussi ce qui me fait le plus souffrir.
Je comprends pourquoi j'ai l'impression de passer mes journées à discerner, et pourquoi j'ai pu être si étonnée lorsqu'un jour lors d'une équipe de réflexion sur le discernement, une personne a déclaré ne pas être si souvent concernée par la question du discernement. Pour moi, c'est tout le temps ! Dès le matin! lui ai-je répondu. Au lieu de me sentir juste en décalage, je comprends maintenant que cela fait partie de moi, que c'est ma manière d'aborder la vie. Cela ne m'épargne pas ensuite la question de la volonté, pour faire ce qui me semble être le bien et le bon. (Vais-je avoir le courage, la force, l'envie de choisir et faire ce que j'ai discerné être a priori le bien, le meilleur ? Pas facile! Facilement source de regret, déception ou culpabilité si direction inverse privilégiée.)
Pourquoi avons-nous éprouvé une joie si belle et intense durant ce WE, à découvrir ensemble nos êtres profonds ?
Parce que c'est la part de Dieu en nous qui nous est apparue, sa Lumière, nous brûlant les yeux et le cœur ! Comme les pèlerins d'Emmaüs, nous sommes sortis de notre aveuglement et avons vu, reconnu, l'image de Dieu en chacun de nous. Sa beauté, sa Lumière. Éblouis, émerveillés, envahis d'une joie profonde qui est passé par les larmes, le rire, une joie profonde et un amour fraternel bienfaisant envers des personnes que nous ne connaissions pas forcément au début du WE. Une expérience de Transfiguration et de Résurrection.
Trois semaines plus tard… 1er mai 2024
M’aimer et m’accepter telle que je suis était un vrai problème. Lourd de conséquences, m’empoisonnant souvent le quotidien, me faisant régulièrement tomber dans un cercle vicieux, voire dans un profond mal-être lors de certaines périodes de vie plus difficiles à traverser.
Je venais à la formation Ennéagramme désireuse de mieux me connaître, avec ce rêve de m’accepter et m’aimer telle que je suis, de cesser de me comparer et dévaloriser, d’être en paix avec moi-même. J’espérais mais ne pensais pas que cela était possible.
Or, force est de constater, depuis, que ce chemin de libération et d’apaisement semble bien entamé ! Confirmation que « rien n’est impossible à Dieu ». « Demandez, vous recevrez »… Le Seigneur œuvre dans nos vies, dans un temps qui est le sien, à la mesure également de la confiance que nous Lui faisons.
Depuis la formation, je constate que, en effet, je vois et aborde la vie à travers le prisme du bon et du bien. Tout le temps. A la lumière des neuf niveaux du type 1, je découvre et comprends avec émerveillement pourquoi et comment ce prisme peut me rendre aussi bien pleinement heureuse que malheureuse, ou dans un entre-deux inconfortable et fragile.
Le plus beau en moi est ce qui me fait le plus souffrir. Le savoir, le lire dans mon quotidien, le prendre en compte et essayer d’en tirer le meilleur… quelle joie ! quelle libération ! quel apaisement ! quel chemin de vie et de fécondité !
L’ennéagramme est aujourd’hui pour moi, au quotidien, une lumière et une boussole.
- Lumière, il me permet de comprendre qui je suis, ce que je vis et pourquoi je le vis ainsi.
- Boussole, il m’aide à trouver mon chemin, à choisir la bonne direction afin de déployer mon être profond, au lieu de me fourvoyer dans une fausse image de moi-même et de la réalité.
- Il me met sur un chemin de bonheur, un chemin de vie, celui sur lequel le Seigneur m’appelle.
Jusqu’à maintenant, dans les moments difficiles, tout ce qu’on pouvait me dire de positif et encourageant sur moi restait très théorique, ne me touchait et convainquait pas en profondeur. L’effet était donc très limité et insuffisant pour me permettre d’aller bien et de retrouver l’estime de moi-même. L’ennéagramme, par tout ce qu’il me permet de comprendre avec beaucoup de finesse, justesse et cohérence, réalise en moi un travail étonnamment profond et « efficace », me travaillant « comme l’argile entre les mains du potier ». Sur ce chemin, c’est Dieu qui agit et vit en moi.
Je ne suis qu’au début du chemin, il faudra voir sur le temps long, mais j’ai vraiment l’impression que ce WE m’a en grande partie réconciliée avec moi-même. Ce n’est pas rien pour le type 1 que je suis !
Je connaissais déjà bien ma fragilité et mes faiblesses. L’ennéagramme les a expliquées et éclairées d’une lumière nouvelle, tout en m’offrant le magnifique cadeau de connaître et comprendre ma force, mes talents, mon être profond, la part lumineuse de mon être, image de Dieu en moi, ma vocation, ce que je peux apporter aux autres et au monde. Dans les moments difficiles, il m’aide à ne pas tomber dans une vision déformée de la réalité et de moi-même, à ne pas me juger et « flageller » moralement. Il m’apporte douceur et bienveillance envers moi-même, et même une certaine forme d’émerveillement. Incroyable ! Désormais consciente que ce que je cherche sans arrêt est un idéal inatteignable, que je ne serai jamais heureuse et source de joie pour les autres si je cours après cet idéal, j’aborde la vie avec bien plus de réalisme et de douceur envers moi-même. Dès que je vois poindre mon signal d’alarme, je reprends ma boussole ennéagramme pour essayer de corriger et réorienter mon chemin. Si cet apaisement et cette réconciliation se confirment dans le temps, quelle étape de vie l’ennéagramme aura-t-il permis ! Ma gratitude et ma joie sont immenses !
* * *
Je remercie infiniment S. pour son témoignage.
Je le publie car il peut aider d'autres :
- à comprendre le territoire et les enjeux du chemin du UN,
- à saisir l'opportunité unique que représente un week-end Ennéagramme,
- à entrevoir le lien qui peut être fait entre la connaissance de soi et un chemin en Dieu, quelque soit sa foi.
Ce sera une joie et privilège pour moi de vous publier dans ce blog. Car chaque type est un monde...
Écrire commentaire
Zoé (dimanche, 17 novembre 2024 10:30)
Magnifique témoignage, cela m'éclaire personnellement.