La vie nous est donnée, don gratuit, don immense.
Quelque soit le sens que l'on donne à cela, et même s’il ne devait y en avoir aucun, c’est ainsi. Ce qui nous appartient, c’est de vivre en reconnaissant ce
don, conscient de porter en nous une étincelle précieuse, à chérir et à protéger. Plus elle nous est précieuse et nous anime intimement, plus elle rayonne au-delà de nous.
Elle devient alors, cette fois-ci à travers nous, don pour l’autre. C’est ainsi que la vie vivante se transmet entre nous.
Notre paix et notre joie de vivre se nourrissent de ce don à l’autre : notre plus haute destinée est d’être à notre insu
des passeurs de cette lumière et de cette énergie. C’est l’Amour avec un grand A, totalement gratuit. De fait, nous n’avons pas le choix : il est une loi qui veut que si nous ne la donnons pas,
cette lumière/énergie est perdue, même pour nous-même. C’est pour cela que nous ne pouvons pas vivre seuls : c’est dans la relation à l’autre que nous goûtons pleinement la puissance de cette
étincelle de vie, en nous et en l’autre.
Une autre source d'émerveillement est d’observer comment cette étincelle de vie se manifeste à travers un être unique
: l’Ennéagramme décrit admirablement les neuf facettes - ou territoires - de cet
« être » humain que nous sommes.
Tout aussi admirablement, l’Ennéagramme nous permet de comprendre ce qui se passe en nous quand nous sommes coupés de notre être. Notre appel profond, qui correspond à l’un de ces territoires
d’être, se détériore alors en une peur première qui nous
empêche pour de bon de vivre de cette étincelle de vie.
Ainsi il est des jours où cette étincelle de vie semble avoir disparu : notre peur première obscurcit notre vision, chaque pas est compliqué, nous nous cognons à tous les murs de notre existence. Il n’y a rien de plus douloureux que cette privation de lumière que nous nous infligeons. Alors, le tout petit pas que nous pouvons faire pour sortir de là est ce rappel à soi que cette étincelle est toujours là, qu’elle est qui nous sommes. C’est le fameux « self-remembering » qu'enseignait G I Gurdjieff.
Ce qui m’encourage, personnellement, c’est que dans les creux comme dans les hauteurs, tout ce que nous traversons pour éprouver cette étincelle de vie est juste et bon : rien n’est jamais en vain. Dans les hauteurs, nous sommes comme un phare, l’étincelle est devenue feu qui nous porte et qui rayonne au-delà de nous. Dans les creux, nous n’avons pas d’autre choix que de constater notre pauvreté, un dépouillement essentiel pour apprécier pleinement le don. Et cela est tout aussi juste et bon.
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