Sacré parce que c'est le lieu d'où jaillit la vie et la mort.
Un cœur aimant est pleinement vivant.
Un cœur qui n'aime pas ne vit pas vraiment, il meurt.
Un cœur non aimé peut souffrir, parfois jusqu'à en mourir.
Notons que comme un cœur non aimant ou non aimé qui souffre fait souffrir aussi, cela explique l’état de notre monde : le manque d’amour est l’unique cause de toutes les souffrances, et donc de toutes les stratégies de compensation… et on sait le « génie » humain démesuré en la matière.
Si on résume, nous les humains, nous sommes face à deux enjeux majeurs : avoir un coeur capable d’aimer et comprendre le plus tôt possible qu'aimer est la seule chose qui compte.
Pour se rassurer, ce dont on peut être sûr, car vérifié de toute éternité, c’est que la vraie nature du coeur est d’aimer. Cela veut dire qu'il ne sait rien faire d’autre…si toutefois « on » le laisse faire.
Qu'est ce que l'on entend par "coeur" ?
C'est la part la plus profonde et la plus intime de qui nous sommes.
Et ce « on » indéfini ?
C’est tout ce qui en nous n’est pas ce coeur : nos tripes et nos idées, soit nos instincts de survie, nos cogitations, imaginations et toutes les émotions qui vont avec. Bref "on", c'est l’essentiel de ce qui constitue notre petit Moi, cette image de nous-mêmes, une idole à laquelle nous sommes attachés plus que tout au monde. Dès que ce petit Moi veut se défendre et se sauver lui-même, le coeur est étouffé, écrasé derrière les hautes murailles du Moi…
Ces murailles, il faut ainsi apprendre à les démolir, pierre par pierre, et une fois notre coeur nu et libre, il est possible d’aimer à nouveau. Mais comment faire pour avoir ce coeur à nu et ne pas souffrir ?
Pour cela, nous savons qu’il existe une voie radicale et vertigineuse, la seule : aimer pour aimer.
Peut-être sommes-nous sur cette terre pour cela : pour découvrir que c'est la seule et unique façon d'aimer.
Mais il faut toujours se rappeler et se répéter qu'aimer pour aimer n'est pas à la portée de notre petit Moi qui ne sait pas faire. Il en est incapable. Dans le meilleur des cas, il ne veut et ne peut que s’attacher. L'attachement ayant pour revers le manque, panique à bord ! Le petit Moi écrase et torpille rapidement tout élan qui vient du coeur...
Ainsi, si on veut aimer, pas d’autre choix que de regarder ce Moi en face et de se mettre en chemin pour l'apprivoiser, résolument, avec toute l’énergie de la vie qui est en nous. C’est le chemin et le prix à payer pour aimer, pour tout homme, de toute éternité.
Tomber amoureux est-il l’appel du coeur pour s'essayer à cette aventure hors et au-delà des murs du Moi ?
C’est assurément la plus grande chance qui nous est donnée de nous (re)mettre en chemin, mais aussi de voir de quel bois notre petit Moi est fait. Avant de se laisser engloutir par le tourbillon de l'amour, il faut se rappeler - attention, territoire sacré - qu'un coeur donné est donné. Et que la seule chose que le coeur sait faire, c’est d’aimer pour aimer. Tout le reste n'est pas vraiment de l'amour et ne vient pas vraiment du coeur.
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